EN EXERGUE
La protection des chefs d’oeuvre des musées pendant la guerre :
Melpomène se parfume à l’Héliotrope
de Michel Augeard
Retrouvez dans ce livre les explications de plusieurs centaines de messages contenus dans le site.
Votre contribution :
Jean Louis Crémieux Brilhac
Né en 1917, il est mobilisé en 1939. Aspirant d’infanterie pendant la campagne de France, il est fait prisonnier en juin 1940 et interné à l’OFLAG 2D, puis au Stalag 2B en Poméranie près de à Neustettin en Prusse orientale. Il s’en évade avec un camarade aspirant au jour de l’an 1941 et, après un parcours de 425 kilomètres, franchit la frontière russe. Emprisonné dans les geôles de Kaunas puis de Moscou, il est ensuite interné dans le camp de Kosielsk où avaient, l’année précédente, séjourné 2500 officiers polonais massacrés à Katyn et où les autorités soviétiques regroupent les militaires français évadés. Leur nombre atteindra finalement 218. 186 d’entre eux, volontaires pour la France Libre, sont autorisés, fin août 1941, sous le commandement du futur général Billotte, à rejoindre l’Angleterre via Arkhangelsk et le Spitzberg. Officier des Forces Françaises Libres, il devient alors secrétaire du Comité exécutif de propagande de la France Libre et assure en outre la charge d’officier de liaison avec la BBC. C’est à lui que l’on demande en mai 1944 de rédiger les directives d’action que la BBC et Radio Alger devraient diffuser à partir du jour J. Dans l’intervalle, très proche de l’état major et donc de ses préoccupations, Jean Louis Crémieux Brilhac, qui n’a pas 25 ans quand il arrive à Londres, est au cœur des péripéties qui retardent jour après jour le retour à Londres, par la mer, du futur commissaire aux affaires étrangères de la France Libre, René Massigli. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été marqué par l’évènement et que le message qu’il lui vienne aujourd’hui à l’esprit concerne cet épisode et soit l’une des très nombreuses versions du message diffusé pour annoncer son retour, modifié jour après jour pendant plus d’un mois : Melpomène se parfume à la lavande. Un des plus grands regrets de l’historien de la France libre est, aujourd’hui encore, de ne pas avoir été, comme on le lui avait promis, envoyé en mission en France. Sans doute se souviendrait-il encore du message qui aurait annoncé son arrivée en France. Cofondateur de la Documentation Française il en sera plus tard directeur, avant d’être nommé conseiller d’état en 1982. A sa retraite, il se fait l’historien des évènements dont il a été le témoin. Son souci de vérité et d’objectivité, l’étendue, la profondeur de son champ d’investigation et la rigueur de son exigence intellectuelle font de lui aujourd’hui l’Historien de la France Libre.